L’heure du bilan a sonné (gling gling)! Nous avons voyagé deux mois (54 jours) en Chine continentale, et dans cet article, nous allons tout vous révéler sur ce que nous en avons pensé, comment nous l’avons vécu, combien de yuans nous avons dépensé, combien de trains nous avons pris… Bref! Un bilan classique, qui retrace notre long séjour dans le septième pays de notre tour du monde.
Mais avant toute chose, faut qu’on vous parle du visa.
Bon, pour rappel, nous étions au Vietnam avant de passer la frontière chinoise. Partis depuis six mois, nous n’avons pas pu faire nos visas à l’avance. Nous les avons donc fait faire au dernier moment, à Hanoï (on vous raconte tous les détails dans un autre article). Ce n’est pas une mince affaire car cela demande du temps (cinq jours ouvrés) et une minutieuse organisation. Sachez que vous devez à l’avance savoir à peu près votre itinéraire en Chine pour pouvoir le justifier au moment de la demande de visa. Vous pouvez demander le nombre de jour que vous voulez, mais ils ne vous donneront pas beaucoup plus (pour un itinéraire de 52 jours, ils nous ont fait cadeau de deux jours supplémentaires, mais n’ont pas arrondi à deux mois complets)! On a croisé beaucoup de gens qui nous ont dit « ah tu sais, moi je connais quelqu’un qui connait quelqu’un à qui on a refusé le visa! ». Ça nous a bien stressé, mais on peut vous assurer qu’il n’y a aucune raison que vous n’ayez pas votre visa si tous vos papiers sont en règle. Nous avons obtenu les notre sans soucis !
Puis nous sommes entrés sur le territoire chinois en passant la frontière à Hékou. Autant au Vietnam, on peut circuler librement dans tout le pays (bon, faut respecter le code de la route quand même, sinon on peut se prendre une amende hem hem). Autant en Chine, fini la location de moto ! Toute personne n’ayant pas le permis international ne peut pas louer de véhicule sur le territoire chinois. Même des scooters électriques (ça dépend des villes, mais on s’est vu refuser la location plusieurs fois…). Et puis, le premier jour en Chine, on peut vous dire qu’on s’en souvient: trois contrôles d’identité en quelques heures, alors que nous étions en bus ou en taxi ! Croyez-le ou pas, ça fiche quand même un peu la trouille, surtout que la police locale ne parle pas un mot d’anglais ! Bref, nous avons bien stressé les premiers jours, puis nous nous sommes petit à petit acclimatés, et avons commencé à apprécier vraiment ce pays.
Mais avant ça, faut qu’on vous parle d’Internet…
Tu crois qu’en Chine il te sera facile de communiquer avec ta famille avec tous les moyens que nous avons aujourd’hui? Tu crois qu’en Chine, il te sera facile d’aller sur ton blog, de publier des articles, d’aller sur les réseaux sociaux, de te la péter avec tes photos de voyage? Et bien tu te trompes, mon ami! En Chine, si t’as pas de VPN, t’es vraiment dans la m****. Google, tu oublies. Facebook, Instagram, tu oublies (oui, on en profite pour faire notre pub). Messenger, skype… n’en parlons pas. En Chine, tout est bloqué, et ils utilisent principalement WeChat. On a déjà parlé de cette application, mais on fera un article spécial sur les applications qu’il faut absolument avoir pour survivre en Chine, si ça intéresse quelqu’un. Une fois qu’on a réussi à faire marcher le VPN, on peut se connecter, mais il faut souvent le redémarrer. Sur certains téléphones il ne fonctionne que cinq minutes, puis se déconnecte… Mais une fois qu’on a compris le truc, ça marche, et c’est mieux que rien ! Grâce à ça, on a pu vous partager nos petits coups de coeur sur les réseaux sociaux, qu’on va vous présenter dans cet article également.
Ah oui mais avant, faut qu’on vous parle des chinois !
La Chine, c’est environ 1 340 000 000 d’habitants. Ça en fait du monde ! On avait un peu peur de ne pas supporter la foule à chaque coin de rue. Et bien ça ne nous a pas du tout dérangé, en fait ! Ce qui nous gênait, c’était surtout d’être pris en photo toutes les cinq minutes, n’importe où (dans le métro, dans la rue, à la gare…). Alors vous savez, nous, on aime bien prendre des photos AVEC les locaux. Mais on aime seulement s’ils nous le demandent. Sauf que les chinois, eux, et bien ils sont tellement sans gêne qu’ils ne demandent pas. Parfois ils essaient de le faire discrètement (c’est souvent raté), et parfois il se collent juste devant nous, prennent leur photo et s’en vont, en tirant la tronche. Drôle de pratique n’est-ce pas ? Mais bien que les chinois soient extrêmement curieux lorsqu’ils croisent des européens (enfin surtout deux français, en sac à dos, qui font comme s’ils étaient chez eux, vous voyez de qui on parle?), ce sont des personnes adorables, très accueillantes, toujours prêtes à aider et très intéressantes.
Au fait, on ne vous a pas parlé des transports !
Deux mois a sillonné le pays dans son ensemble – ou presque – ça en fait des kilomètres ! Nous n’avons pris aucun avion pour nous déplacer dans le pays. Nous avons privilégié les trains de nuit pour ne pas perdre de journée, et économiser des nuits d’hôtel (pratique!). On vous concoctera à l’avenir un petit article sur les transports en Chine, mais on va résumer brièvement les choses ici. Les trains de nuit ne sont pas donnés, et c’est quand même un sacré budget, mine de rien. Nous n’avons quasiment dormi que dans des couchettes dures (on a testé une seule fois la couchette molle pour voir). Se retrouver chacun sur un lit inconfortable, entouré de quatre autres personnes qui dorment dans le même compartiment que nous, avec le personnel du train qui passe et repasse toutes les heures, le train qui s’arrête à chaque gare qu’il croise, les toilettes rarement nettoyées, les odeurs de bouffe (et de pieds…), et ben c’est pas la joie tous les jours ! Mais on ne retiendra que le positif de ces voyages. C’est un moyen de rencontrer plein de gens, d’avoir des échanges avec les locaux, et aussi d’avoir des petits temps morts pour profiter du paysage, s’occuper du blog, regarder un film… Bref, on a vraiment apprécié ces moments, même si on ne peut pas dire qu’on y dormait comme des bébés. Notre plus long trajet a duré 29 heures (Chengdu – Zhangye), et on a survécu, hein ! Parfois, on a aussi opté pour des trains « rapides », l’équivalent (ou pas) des TGV chez nous. Nous avons pris peu de bus ; et n’avons loué qu’un seul scooter électrique en deux mois ! En Chine, on peut dire qu’on a quand même été assez dépendants des transports en commun.
Bon, on passe au budget ?
Nous sommes restés deux mois en Chine, nous avons donc calculé notre budget sur cette période ; et comme à notre habitude, nous allons vous donner le budget en monnaie locale et en euros par jour et par personne.
Le graphique ci-dessus représente la totalité de nos dépenses. Le budget est calculé pour deux personnes. Voici ce que contiennent en détail les catégories représentées: Transports: les trains, les taxis, les bus de villes, la location du scooter électrique, le métro. |
Au total, nous avons dépensé 27200 yuans sur 54 jours, soit environ 3500€. Ce qui nous fait une moyenne de 34€ (500 yuans) par jour et par personne. Le plus gros des dépenses – comme la plupart du temps – revient à la catégorie « Miam », suivi de près par les transports. Nous n’avons pas trouvé la nourriture spécialement chère, mais c’est toujours un peu plus élevé que le repas à 1€ en Thaïlande. En revanche, le train, c’est pratique, mais c’est pas tellement économique… Nous sommes presque à 10€ par jour et par personne de budget transport.
En moyenne, en Chine, les logements sont un peu plus chers que dans les pays d’Asie du sud-est. Une chambre double coûte environs 90 yuans (12€). Enfin, les activités coûtent extrêmement cher en Chine: la moindre visite touristique peut vite faire grimper le budget journalier.
Par rapport au budget prévisionnel, on est plutôt bien, puisque nous avions prévu un budget de 2400€ pour 30 jours (80€/jour pour deux). Au final, nous frôlons à peine les 70€ par jour ! Nous sommes ravis ! On pense qu’on aurait sans doute pu faire encore mieux, mais on s’est fait plaisir, et on en a profité à fond, c’est tout ce qui compte !
Alors, la Chine, on a aimé ?
A notre retour en France, la plupart des gens nous ont demandé quel pays on avait préféré durant notre tour du monde. Ils ont tous été un peu étonnés quand on a dit que la Chine était notre number one. Et oui, ce pays, nous l’avons A-DO-RÉ ! Malgré toutes les contraintes que nous avons rencontré, il est temps de dresser la liste de tout ce que nous avons aimé durant ces deux mois:
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Numéro 1: LA NOURRITURE !
Il faut dire que d’une province à l’autre, les spécialités ne manquent pas, dans ce pays ! De la cuisine ethnique dans le Yunnan aux plats sur-épicés dans le Sichuan, en passant par les incontournables canard de Beijing ou raviolis de Xi’an, nos papilles ont tout goûté et on peut vous assurer que maintenant que nous sommes de retour en France, ça nous manque ! En cadeau, de quoi vous lécher les babines en image:
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Numéro 2: LES PAYSAGES DIVERSIFIÉS
Nous avons adoré la Chine parce qu’elle regorge d’endroits magnifiques qui valent le coup d’oeil. Chaque région est différente, et devient source d’émerveillement. Certains préféreront les grandes villes comme Shanghai, Chengdu ou Xi’an ; d’autres opteront pour les grandes plaines du Yunnan à la frontière tibétaine ou encore le désert du Gansu… Voici nos 3 coups de coeur en Chine, ceux pour lesquels nous avons envie de revenir incessamment sous peu !
Les rizières de Yuanyang
C’est le premier endroit que nous avons découvert à notre arrivée en Chine, et l’entrée en matière vendait déjà du rêve ! Ces rizières-là, il ne faut vraiment pas les louper. Elle font partie du classement des plus belles rizières au monde, et après les avoir visité alors qu’elles étaient en eau (et sous un beau soleil), on peut vous dire que c’est un lieu unique et carrément dingue ! Nous avons tout simplement adoré cet endroit.
( en savoir plus sur les rizières de Yuanyang )
Le trek des gorges du saut du tigre
Parlons peu, parlons bien ! Ce trek, nous l’avons réalisé sur deux jours et nous en sommes très fiers ! La météo était parfaite: du grand soleil le premier jour, avec une vue magnifique sur les sommets enneigés ; et un peu de pluie et de brouillard le deuxième jour, mais rien de bien méchant. Les paysages sont à couper le souffle, mais ils sont en train de changer, puisqu’un chemin de fer va bientôt y faire son apparition. Ça n’enlèvera pas le charme du sentier piéton qui surplombe les gorges, et on a très envie de refaire ce trek un jour, car maintenant, nous savons à quoi nous attendre !
( en savoir plus sur les gorges du saut du Tigre )
Le désert du Gansu
Un coup de coeur pour le Gansu, cette province désertique et sauvage, que nous n’avons pas eu le temps d’explorer autant que nous le voulions. Il nous tarde d’y retourner pour en profiter davantage et découvrir des endroits insolites, et peu touristiques. Dans le Gansu, nous avons eu la chance d’aller voir les montagnes colorées de Zhangye ainsi qu’une partie de la Grande Muraille.
( en savoir plus sur le Gansu )
La grande muraille côté Jinshanling
Et non, on n’a pas pu se limiter à trois coups de coeur, désolés…
Ce n’est pas la partie précédente de la Grande Muraille qui nous a le plus convaincu. Car notre coup de coeur numéro 1, c’est sans aucun doute celui-ci: avoir l’opportunité, grâce à des blogueurs voyageurs qui partagent leurs bons plans, de découvrir un endroit si touristique sans aucun touriste à l’horizon. Seuls sur la muraille de Chine, face au levé du soleil, c’est une expérience incroyable qu’on souhaite de vivre à tout le monde. C’était magique, il n’y a aucun autre mot pour décrire ce moment.
( en savoir plus sur la Grande Muraille )
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Numéro 3: LES GENS
Alors évidemment, on ne pouvait pas passer à côté d’une telle gentillesse. Les chinois, bien que parfois un peu trop envahissants (on parle du fait qu’ils nous prennent en photo tout le temps, hein, pas du fait qu’ils envahissent les lieux touristiques, même si c’est un peu vrai aussi), ont fait preuve d’un accueil sans précédent. On ne s’attendait pas à être autant apprécié en tant qu’étrangers désorganisés et ne parlant pas un seul mot de chinois. Certes, la communication n’a pas été simple, mais on cherchait un peu cela à travers ce voyage aussi: galérer, parler avec ses mains, redire dix fois les choses, tenter un prononciation d’un mot et lamentablement échouer… Bref, c’était drôle et stressant à la fois, mais c’était une sacrée belle expérience aussi ! Nous avons fait de belles rencontres, et ces gens, nous ne sommes pas près de les oublier! En deux mois, on a eu le temps d’en apprendre beaucoup sur les chinois et leur mode de vie. Ce sont des personnes qui, dans leur éducation, vont toujours vers les autres, et ont soif d’apprendre. Ils visitent énormément leur propre pays – ce qui explique notamment l’affluence sur la Grande Muraille et les autres lieux très touristiques. Peu d’entre-eux ont la chance de voyager hors de Chine. Ceux que nous voyons en Europe ne représentent qu’une infime partie de la population qui a les moyens de voyager ; et qui ne fera ce voyage qu’une seule fois dans sa vie.
Mais malgré ces nombreux points positifs qui font que nous voulons y retourner, la Chine n’est pas un pays libre. Il faut quand même souligner que les chinois vivent sous de nombreuses contraintes, et celle qui nous a le plus marqué, c’est sans doute le peu d’accès au monde extérieur. D’abord à l’échelle numérique (réseaux sociaux, sites internet, moteurs de recherche… ils ne peuvent utiliser que les applications chinoises); mais aussi à l’échelle administrative (il est très difficile pour eux de sortir du pays, même pour un visa touristique vers Taiwan ou Hong-Kong). Enfin, à échelle humaine, ils subissent depuis des décennies des restrictions gouvernementales en matière de droits sociaux, et font face à de nombreuses inégalités sur leur propre territoire (d’une province à l’autre, en ville ou en campagne, les avantages ne sont pas les mêmes). On ne s’étalera pas plus sur le sujet car ce n’est pas l’objet de l’article, et aussi parce qu’on ne maîtrise pas parfaitement l’objet de ce paragraphe. Mais il nous paraît nécessaire d’insister sur toute la complexité politique de ce pays qu’à contrario nous avons adoré visiter.
Cet article est devenu un peu trop sérieux, du coup on va finir sur une touche d’humour, avec cette photo de Nico qui peut vous dire que même si on n’est pas difficile niveau nourriture et qu’on adore la cuisine chinoise, et ben on ne gagne pas à tous les coups…
La vidéo :
La semaine prochaine, rendez-vous à Taiwan, notre prochaine destination de ce tour du monde ! Vous nous direz: « mais Taiwan, c’est encore la Chine, pourquoi vous faîtes un bilan maintenant ? » Et bien parce que géographiquement parlant, ça ne fait plus partie de la Chine, et qu’à Taiwan, on est vraiment sur une autre planète.